Dans un article précédent, retrouvez le parcours de Léo Labadens et dans celui-ci, découvrez-en un peu plus sur ses wakeskate weekends.

awake-park-center-wakeskate

Qu’est-ce qui t’as poussé à faire ces wakeskate weekends ?

Le fait d’aller chercher un petit jeune qui est sur un câble allant de droite à gauche est un plaisir pour moi. Leur donner une occasion de se rassembler purement sans compétition, sans devoir se mettre à la hauteur de l’un ou de l’autre. On partage tous un bon moment. Il n’y a ni gagnant ni perdant.

Pourquoi les participants à tes wakeskate weekends prendraient plus de plaisir qu’en compétition ?

Donner une occasion à plusieurs personnes, quel que soit leur niveau et leur âge, fait plaisir. Le point positif avec les wakeskate weekends est simple. Au bout de deux jours, ils auront ridés deux matinées complètes où le câble est réservé qu’à nous. Ils peuvent donc rider tout le reste de la journée. Des liens d’amitié se créent. Peu de monde pratique le wakeskate, on se retrouve vite aux quatre coins de la France.
En compétition, les pratiquants se retrouvent mais dépensent 500€ pour un championnat de France et l’on reste dans une optique de compétition. De plus, à la fin du weekend, la personne n’aura fait que deux fois un tour de wakeskate. Le lien qui se crée entre les personnes d’une compétition ne sera jamais le lien qui se crée par des wake skaters dans les wakeskate weekends…
J’ai fait des compétitions pendant longtemps. Le moment où j’ai pris le plus de plaisir ce n’était clairement pas en compétition. Elles restent tout de même importantes dans le sens où on rencontre des personnes qui ont plus ou moins notre niveau. Pouvoir se mettre à leur hauteur pendant un run reste agréable.

Quel est ton meilleur souvenir en wakeskate ?

Mon plus beau souvenir de wakeskate ? Je dirai que j’en ai pleins.
Quand je me faisais balader à droite et à gauche par les plus anciens dans la France entière. Je devais avoir 12-15 ans. Sinon, j’ai des bons souvenirs de partage de sessions. Celles du matin, où je suis seul sur le câble, ou avec un ou plusieurs collègues à faire du wakeskate.

Sinon, mes voyages en camion où l’on traversé les États-Unis. Le but était de faire une vidéo en un mois et demi. On a donc vécu à 7 dans un van. Nous étions tous tassés, à camper à la rache, manger des hot-dogs. Puis nous passions nos journées à faire du wakeskate sur des spots naturels ou semi-naturels.

south-wake-park-wakeskate

Il y a besoin d’avoir des bases en skate, ou même en wakeboard pour pratiquer le wakeskate ?

Non pas forcément. Après avoir déjà fait du wakeboard, cela permet de connaître un peu la glisse.

Pour le wakeskate, on est seulement tracté par un bateau ?

Non, on peut être tracté par tout ce que l’on veut. Un téléski, un bateau, un jet ski, un vélo, une voiture. Donc à peu près tout ce qui est possible !

Quelles sont les figures les plus courantes en wakeskate ?

On est encore au début de l’évolution du wakeskate.
Après, en figures, on retrouve toutes les variantes de shove-it, de kick flip. Aujourd’hui, les jeunes qui ont un bon niveau, ils ont tous les tricks de base. Une fois qu’ils arrivent à en faire un, ils peuvent le refaire encore et encore. En plus, les tricks de wakeskate ressemblent fortement à ceux du skateboard.

totem-wakepark-wakeskate

Peux-tu nous parler de tes weekends de wakeskate ?

C’est surtout une bonne façon de se rassembler entre wakeskateurs sans avoir besoin de participer à une compétition. Il s’agit d’une vraie occasion puisqu’on a le temps de rider sur un week-end entier. Alors que par exemple en compétition, on va faire 3-4 tours pendant le week-end.
Lors de mes wakeskate weekends, on aura deux matinées entières. Donc 2 fois 3 heures ou 2 fois 4 heures, qui seront réservées rien que pour nous (soit à environ une dizaine de personnes).
L’accès au téléski classique avec les clients du wakeskate weekend, est partagé avec les clients l’après-midi. Le but est vraiment de pousser les jeunes à se rassembler, à partager, tisser des liens.
Pour moi, la principale raison est vraiment là. J’essaie d’en organiser plusieurs par an. Le but est de donner l’opportunité à ceux qui viennent des 4 coins de la France de pouvoir rider à côté de chez eux.

Peux-tu nous expliquer ce que tu entends par “tisser des liens” ?

Par exemple, un jeune va rencontrer un autre jeune à l’autre bout de la France lors de ces weekends wakeskate. Ils tisseront des liens, et changeront de spots afin de se retrouver et rider ensemble.
La première année, ils vont au wakeskate weekend à côté de chez eux. Celle d’après, ils vont se lier d’amitié avec d’autres et vouloir les rejoindre sur un autre spot.
En plus, rider sur plusieurs spots différents, amène forcément de la progression et de l’ouverture d’esprit.

Une personne qui n’a jamais pratiqué de sport nautique avant, peut-elle venir à tes weekends ?

Oui, oui. Il n’y a pas de niveau prérequis, n’importe qui peut venir. Certaines fois, j’ai eu des débutants qui n’ont jamais rien fait.
On va lui apprendre, et tout le monde sera là pour donner des conseils, discuter, partager. C’est vraiment sympa.

poule-wakepark-wakeskate

Est-ce que tu penses que la pratique du wakeskate est plus compliquée que celle du wakeboard ?

Je dirai que le wakeboard est un sport plus accessible. Néanmoins, en contrepartie, il fait très mal au corps.
Les wakeskateurs qui rident depuis longtemps, mais aussi les anciens, on s’est tous déjà fait mal en wakeboard.
Le wakeskate fait moins mal. Alors certes, il faut être un peu plus patient. On va apprendre à tomber et à se relever. Quand je dis tomber, je parle de : tomber dans l’eau, nager, marcher, et repartir au départ.
Mais le concept reste le même. Pour moi, il y a une valeur humaine importante : la capacité à relever la tête quand on tombe. Ça nous amène loin. Je l’ai vu avec le wakeboard quand j’étais plus jeune. J’ai appris énormément.
Donc, ça apporte de la patience et d’être capable de travailler pour atteindre ses objectifs.

Donc tu dirais que le wakeskate est mieux ?

Physiquement c’est moins prenant que le wakeboard. On peut aussi se faire mal, mais c’est toujours à une moindre échelle. Puis c’est comme tout, il faut savoir y aller tranquillement. Ne pas vouloir courir avant de savoir marcher.
C’est ce que je dis à chaque fois. Certains jeunes arrivent, ils font 3 tours de câbles en wakeskate, et ils me disent qu’ils veulent faire un flip. Je leur réponds qu’il faut attendre, qu’ils ont plein de choses à apprendre avant.
C’est pour ça que je dis que le wakeboard et le wakeskate sont complémentaires.
Quelqu’un qui arrive au câble et qui n’a jamais rien fait, ni de sport de glisse, je vais lui faire faire un tour en kneeboard. Il faut au moins un tour en ski, après un tour en wake et enfin il fera du wakeskate. Dans cet ordre là. Il n‘y a pas de raison de brûler les étapes. Moi je suis passé par les bases du truc, j’ai fait du ski nautique et du wakeboard pendant longtemps, donc après quand je me suis mis au wakeskate c’était forcément plus simple.

En dehors de ces weekends, est-ce que tu proposes d’autres activités ?

Pas forcément, cela demande beaucoup d’organisation. La semaine je suis sur Toulouse.

clem-land-wakeskate

Restes-tu sur des spots de tes weekends wakeskate ?

Oui, parfois ça m’arrive de rester sur les mêmes câbles à la fin d’un weekend et cela pendant une semaine. Par ailleurs, une personne qui vient au wakeskate weekend et est motivée, a du temps et qu’il a envie de nous suivre entre l’étape actuelle et la prochaine, peut le faire avec grand plaisir. C’est toujours plaisant de partager, faire du covoiturage.

Où peut-on retrouver des images et des vidéos de tes wakeskate weekends ?

Sur mon instagram @leolabadens ou sur la page dédiée @wakeskateweekend !

wakepark-Izon-wakeskate