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Nous avons eu la chance d’interviewer en direct des Canaries, Marion Mortefon : championne du monde PWA en foil et vice-championne du monde en slalom 2021.
Découvrez-en plus sur sa carrière.
🎥 Pour voir le replay de l’interview : Interview vidéo de Marion Mortefon
« Aujourd’hui, je suis heureuse de mon parcours et de là où je suis arrivée. »
Marion Mortefon, un destin de championne
Bonjour Marion, peux-tu nous parler de ta discipline plus en détail ?
Bonjour ! Oui, cette année je suis championne du monde en foil et vice-championne du monde en windsurf slalom. Tandis qu’en windsurf slalom, nous avons un aileron basique, en foil, nous ajoutons une « appendice » sous la planche.
En compétitions, nous sommes divisés par poules de 8 ou 10. Nous avons plusieurs tours à effectuer pour parvenir à se qualifier en finale. Lors de chaque manche, les quatre premiers se qualifient pour la suivante un peu comme en boardercross en ski. À la fin de la semaine, nous avons une moyenne des différentes étapes réalisées.
Comment t’est venue cette passion pour les sports nautiques et comment es-tu devenue sportive de haut niveau en windsurf ?
J’ai commencé la voile par l’optimist au sein d’un petit club familial dans le sud de la France entre Narbonne et Leucate : Port Mahon Sigean. Ce n’est pas un sport de famille, mais le fait d’habiter dans le sud, dans un lieu venté nous y a naturellement amené avec mes frères. Rapidement, vers 10 ans j’ai commencé la planche à voile car le club comptait beaucoup de planchistes. Depuis, je n’ai jamais arrêté, et je pratique en famille !
À quoi ressemble la vie d’une sportive de haut niveau en windsurf ? (temps consacré aux entraînements, déplacements…)
En tant que sportive de haut niveau en windsurf, je passe beaucoup de temps en déplacement pour m’entraîner. Généralement, l’hiver nous essayons de partir dans des endroits où il fait meilleur qu’en France. Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir me déplacer pour m’entraîner dans de bonnes conditions, tandis qu’avant, je m’entraînai l’hiver dans le froid…
Avant la Covid-19, nous nous entraînions pendant la période hivernale de janvier à fin mars avant que la saison commence au mois d’avril jusqu’au mois de novembre.
Après 2 années difficiles pour les riders, comment as-tu géré la pandémie ?
La saison dernière (2019/2020) a été très compliquée pour tout le monde avec les deux mois de confinement. J’ai continué à m’entraîner physiquement et ensuite nous avons eu quelques compétitions mais seulement nationales. Toutes les coupes du monde ont été annulées.
Donc ça été une année difficile ! J’avais bien terminé ma saison 2019, j’étais contente et cette pandémie m’a coupé dans mon élan mais j’ai quand même continué à naviguer. Je me suis aussi occupée autrement en créant un club et en proposant des cours.
Cette année, ça a quand même bien repris au niveau des étapes du championnat de France et des coupes du monde même si ce n’est pas encore des saisons tout à fait normales. Donc nous espérons que 2022 se passe mieux !
Le windsurf est une histoire de famille puisque ton frère a lui aussi été champion du monde de wingfoil, comment vivez-vous cette passion tous les deux ?
Mon frère aîné a débuté avant moi, il a été lui aussi très compétiteur. C’est lui qui nous a entraînés avec mon petit frère. Nous avons passé du temps ensemble, à longuement échanger. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus trop naviguer ensemble car il y a trop de différence de vitesse entre les garçons et les filles. Nous arrivons tout de même à échanger sur le matériel car nous avons les mêmes sponsors. Effectivement, c’est très enrichissant de pouvoir vivre cette expérience en famille, c’est très important.
Il doit aussi te donner quelques clés car il a été champion du monde en étant jeune, il a eu un rôle important dans ta progression vers le haut niveau et dans ta carrière ?
Oui ça aide, mais nous sommes assez différents et nous n’avons pas eu les mêmes parcours. En suivant des études pour être ingénieur, j’ai mis un peu plus de temps à me consacrer entièrement à mon sport. Ma progression a été plus lente car il était difficile de concilier plusieurs choses à la fois. Aujourd’hui, je suis heureuse de mon parcours et de là où je suis arrivée.
Une passion familiale à l’origine d’un club de glisse itinérant : le Mortefon Watersports !
Tu as d’ailleurs créé un club aux côtés de ton frère Pierre, le “MORTEFON WATERSPORTS”, d’ailleurs référencé sur la plateforme SPOTYRIDE, est-ce que tu peux nous en parler ?
Ça faisait longtemps que nous avions cette idée, alors nous avons passé tous les deux notre diplôme pour pouvoir coacher. Pendant les deux mois de confinement en 2020, nous y avons réfléchi et nous avons monté la structure qui se nomme le : « Mortefon Watersports ».
Nous sommes une structure itinérante; nous nous baladons sur les spots selon la météo, le niveau et les envies des personnes pour répondre correctement à leurs attentes. Il est possible de venir faire du windsurf et de la wing qui est également une superbe discipline.
La wing est une des disciplines à la mode et beaucoup de personne s’y mettent, est-ce que ce sport vient fédérer tous les riders ?
La wing est une discipline accessible, j’apprécie en faire à côté, pour autant je ne suis pas prête d’arrêter le windsurf.
Comment se déroule le coaching au Mortefon Watersports avec ta carrière ?
Pour l’instant, je jongle avec le planning des compétitions et des entraînements pour faire du coaching dès que nous avons du temps libre. Au mois de février, je vais organiser une semaine de coaching à Tenerife aux Canaries qui est un endroit sympa pour naviguer. L’année dernière, nous l’avions déjà fait au lac de Serre-Ponçon et j’en garde un super souvenir.
Nous souhaitons être une structure itinérante, mais pas seulement dans le sud de la France entre Leucate, Gruissan, La Palme et Narbonne. Des semaines de coaching à l’étranger, dans des lieux qui nous sont familiers vont être proposées pour s’expatrier.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans le coaching ?
Je dirais que le retour des personnes à la fin des séances est le plus gratifiant. Savoir qu’elles sont ravies d’avoir appris de nouvelles choses, d’avoir progressé et d’avoir pris du plaisir. Pouvoir transmettre tout mon savoir est vraiment une chance.
De manière générale, quel est le niveau des personnes que tu coaches ? (débutants, intermédiaires, compétiteurs …)
La plupart sont des personnes qui naviguent déjà. Nous venons leur apporter notre savoir pour les faire progresser. En revanche, j’ai aussi des débutants qui viennent en coaching sans vraiment nous connaître et c’est une autre approche qui est tout aussi sympa.
Y a-t-il des pratiquants qui demandent à se faire coacher en wingsurf foil ?
Effectivement comme nous sommes spécialistes, nous donnons beaucoup de cours en wingsurf foil. Personnellement, j’adore ça le foil, c’est vraiment chouette.
Notre championne navigue vers le rêve olympique
Par rapport aux Jeux Olympiques de Paris 2024, va-t-il y avoir l’intégration du foil ?
Il y aura le foil en 2024 à l’occasion des Jeux olympique de Paris mais c’est différent du circuit de la Coupe du Monde que je fais habituellement. Aux Jeux, dans la discipline iQfoil, tout le monde aura le même matériel et il y aura seulement un représentant garçon et une représentante fille pour chaque nation. Spécialement pour cette occasion, je pratique cette épreuve en plus du slalom que je fais en Coupe du Monde.
Marion, est-ce que tu peux nous parler de tes projets et objectifs futurs ?
L’objectif c’est d’être à nouveau championne du monde la saison prochaine en slalom. À la différence de cette année ou le slalom et lefoil était séparé, l’année prochaine ce sera combiné. Cet hiver, le challenge va être de continuer à progresser en foil. J’ai également pour but de continuer à m’entraîner en iQfoil pour les Jeux olympiques 2024. Du côté de notre structure le Mortefon Watersports, nous avons le projet de lancer plusieurs coachings dans de nouvelles destinations.
Quelle est la différence entre le wingfoil et l’iQfoil ?
Ce sont deux disciplines complémentaires car en iQfoil il y a une partie slalom. En revanche lors des circuits de coupes du monde, nous avons tous des matériels différents tandis qu’en iQfoil, tout le monde a le même matériel. Finalement, les deux ne sont pas incompatibles.
Qu’est-ce que tu as prévu pour ces prochaines semaines ?
Après la fin de la Coupe du monde fin novembre, je me suis octroyée une semaine de vacances à Tenerife aux Canaries avant de profiter de mes proches à l’occasion des fêtes de fin d’années. Je continue la préparation physique pour pouvoir commencer l’année sur de bonnes bases. Durant le mois de janvier, je serai en Bretagne puis j’ai prévu de revenir à Tenerife avant de débuter la saison fin mars, début avril.
Le planning n’est pas totalement défini puisqu’avec la Covid-19 qui nous rattrape, les plans peuvent encore changer ; il faut continuer à être flexible.
Il y a-t-il du monde qui navigue actuellement à Tenerife malgré la pandémie ?
Oui, beaucoup de monde navigue car c’est une destination hyper accessible sans trop de contraintes pour venir.
Est-ce que tu veux ajouter quelque chose pour conclure cette interview, des remerciements ?
Par rapport au projet de l’iQfoil, discipline olympique pour Paris 2024, je suis soutenue par la Banque Populaire du Sud qui est en liaison avec la ligue de voile d’Occitanie donc je tiens à les remercier.
Je suis également soutenue par une entreprise qui travaille dans les énergies renouvelables, Qair. Producteur indépendant d’électricité renouvelable, ils travaillent actuellement sur un projet à Gruissan. De la même manière, ce sont des personnes qui m’aident depuis le début. Le projet de Gruissan me tient d’autant plus à cœur qu’il correspond totalement à ce que je fais.
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